Quel traitement pour l’hypertrophie de la prostate ?
C’est statistique, l’hypertrophie bénigne de la prostate va toucher la moitié des hommes à partir de 50 ans. Autant s’y préparer et décider maintenant quel traitement pour l’hypertrophie de la prostate vous préférez privilégier.
HBP : un sigle pour une maladie commune
L’hypertrophie bénigne de la prostate ou HBP est également appelée hyperplasie bénigne de la prostate ou adénome prostatique.
Il s’agit d’une croissance incontrôlée de cellules prostatiques, plus précisément de cellules issues de l’épithélium prostatique, c’est à dire de son enveloppe.
Le problème c’est que la prostate se situe sous la vessie, et qu’elle entoure l’urètre. Disposition logique : elle sert à produire une partie du sperme qui sera expulsée via cet urètre.
Seulement voilà, lorsqu’elle grossit, c’est à dire lorsqu’elle passe de la taille d’une châtaigne à celle d’une orange, la prostate impose une certaine pression à la fois sur la vessie et sur l’urètre. Résultat, les problèmes urinaires s’invitent dans votre vie.
Les symptômes de l’hypertrophie de la prostate
L’hypertrophie bénigne de la prostate touche 80 % des hommes de plus de 50 ans ! (1) Les symptômes en sont relativement pénibles sans être insupportables :
- Besoin d’uriner fréquent
- Impression de n’avoir jamais vidé sa vessie complètement
- Faiblesse du jet d’urine
- Difficultés à initier la miction
Ces symptômes sont particulièrement pénibles la nuit, et peuvent causer à la longue des troubles du sommeil qui ont des répercussions sur la vie sociale et professionnelle. Le diagnostic se fait à l’aide d’un toucher rectal, mais aussi d’une fibroscopie urinaire.
Et une fois le diagnostic confirmé, quel traitement pour l’hypertrophie de la prostate ?
Les traitements naturels de l’hypertrophie de la prostate
Dès les premiers signes et même avant on peut commencer un traitement par la phytothérapie. Pour ce qui est d’améliorer les problèmes urinaires nocturnes, trois plantes ont fait leurs preuves lors d’études scientifiques.
- Le palmier nain :
Ses baies contiennent un principe actif qui a la capacité de réduire l’activité d’une enzyme responsable de la croissance prostatique : la 5 alpha réductase. Il est prouvé que cette molécule, le bêta sitostérol, améliore particulièrement les problèmes d’envies pressantes nocturnes. (2)
- Le prunus d’Afrique :
Il vaut mieux associer le prunus d’Afrique au palmier nain pour potentialiser les effets du premier. En effet, de son côté il réduit l’impact de la di-hydrostérone, une forme de la testostérone qui favorise la croissance prostatique. De plus, son principe actif, le pygeum, freine la prolifération des fibroblastes prostatiques.
- L’ortie :
Dans le cas de l’hypertrophie de la prostate, c’est la racine de l’ortie qui fait des merveilles. Elle a même fait ses preuves de façon éclatante : lors d’une étude contre placébo la racine d’ortie a amélioré les symptômes de l’hypertrophie de la prostate à hauteur de 81 %, alors que l’amélioration n’était que de 14 % chez ceux qui prenaient un placébo. (3)
Quand l’effet des plantes n’est plus suffisant, Il existe plusieurs sortes de médicament en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate :
Les médicaments alpha bloquants
Il s’agit des molécules Alfuzosine, Doxazosine, Prazosine, Silodosine, Tamsulosine, Térazosine. Ils relaxent les muscles lisses de la prostate et leur effet se manifeste entre 6 et 48 heures après le début du traitement.
Les effets indésirables les plus communs des alpha bloquants sont la diminution de l’éjaculation, voire l’absence d’éjaculation. (3)
Les médicament inhibiteurs de la 5 alpha réductase
Ceux là réduisent le volume de la prostate en bloquant la transformation de la testostérone en di-hydrotestostérone par l’enzyme 5 alpha réductase. De cette façon ils améliorent la fonction urinaire.
Ils sont connus sous les noms Finastéride et Dustéride. Ils sont prescrits en deuxième intention, si les alpha bloquants n’ont pas marché.
Mais ils ont des effets secondaires non négligeables : sous Finastéride par exemple le risque de dysfonction érectile est « très fréquent », et la diminution de la libido est également fréquente. (3) Du côté de la Dustéride, on note une augmentation des taux de sucre et des lipides sanguins, ce qui permet de conclure à un impact négatif sur la santé masculine. (4)
La chirurgie de l’hyperplasie de la prostate
Quand le traitement médicamenteux n’est plus efficace, en cas d’adénome trop important et d’obstruction des voies urinaires, l’option chirurgicale est systématiquement envisagée. Il s’agit la plupart du temps d’une résection au laser de l’adénome prostatique qui permet d’élargir le canal urétral, ce qui facilite mécaniquement l’évacuation de l’urine.
L’amélioration se fait en un à trois mois, en revanche cette opération a un effet secondaire particulier : l’éjaculation rétrograde. Il s’agit d’une éjaculation invisible puisqu’elle a lieu dans la vessie. C’est un effet secondaire qui peut avoir des conséquences psychologiques certaines. Des problèmes de dysfonction érectile sont possibles mais rares.
L’embolisation des artères prostatiques : une révolution
Si vous vous demandez quel traitement pour l’hypertrophie de la prostate choisir, L’embolisation des artères prostatiques est sans doute la solution idéale. C’est une technique toute récente (6) qui permet de réduire l’afflux sanguin vers la prostate en procédant à l’embolisation des deux artères prostatiques par le biais de l’intromission d’un cathéter.
Elle se fait en ambulatoire et sous anesthésie locale : le patient rentre le matin et sort l’après midi après sa première miction. Il s’agit de faire passer un cathéter à travers une grosse voie veineuse jusqu’à l’artère prostatique, et d’y injecter des micro billes qui réduisent le flux sanguin dans l’artère, ce qui asphyxie la glande et réduit sa croissance.
C’est une technique encore moins invasive que la chirurgie. Et surtout, contrairement à cette dernière, il n’y a jamais d’impact négatif sur la fonction sexuelle. L’éjaculation rétrograde, systématique après la chirurgie classique de la prostate n’est pas non plus à craindre après une embolisation.
Cette technique est si prometteuse qu’elle est également envisagée pour injecter des microparticules chargées en chimiothérapie.
Sources :
- Wikipédia. Prostate
- Observational database serenoa repens (DOSSER): overview, analysis and results. A multicentric SIUrO (Italian Society of Oncological Urology) project. 2012.
- Urtica dioica for treatment of benign prostatic hyperplasia: a prospective, randomized, double-blind, placebo-controlled, crossover study. Journal of Herbal Pharmacotherapy, 2005.
- Les médicaments de l’urètre AFU, novembre 2013.
- Long-term dutasteride therapy in men with benign prostatic hyperplasia alters glucose and lipid profiles and increases severity of erectile dysfunction. Hormone Molecular Biology and Clinical Investigation, 2017.
- Embolisation des artères prostatiques, CHU de Bordeaux, 2018