Comment inverser une baisse soudaine de libido chez l’homme
Que faire quand le désir sexuel vous quitte ? Voici les bonnes questions à se poser, et les domaines à explorer pour comprendre comment inverser une baisse soudaine de libido chez l’homme.
Souffrez-vous de DSH ?
La libido c’est le désir sexuel, conscient ou inconscient. Les troubles du désir, qu’on appelle communément baisse de libido, ont pour dénomination médicale DSH pour Désir Sexuel Hypoactif.
Cette baisse du désir ne doit pas être confondue avec un problème de dysfonction érectile, même s’il y est parfois associé.
La baisse de libido se caractérise par une absence de fantasme et d’intérêt pour la question sexuelle, un manque de motivation pour obtenir une relation sexuelle. Il est important de noter que la baisse de libido concerne aussi l’auto érotisme. Le désir de masturbation est également absent.
Les troubles du désir touchent majoritairement les femmes, mais les hommes sont également concernés, et plus souvent qu’on ne pourrait le croire. Selon une étude de 2005, entre 12,5 et 28% des hommes souffriraient occasionnellement de baisse de désir sexuel, et 3% en souffriraient fréquemment (1). Le diagnostic de DSH s’applique uniquement à ces 3%.
Mais que vous soyez victimes d’une perte de libido occasionnelle, ou que vous souffriez de désir sexuel hypoactif avéré, vous pourrez y remédier. Comment inverser une baisse soudaine de libido chez l’homme ? En déterminant d’abord les causes de cette baisse du désir.
Baisse de libido avec l’âge, une fatalité ?
La principale raison pour laquelle un homme peut connaître une baisse voire une suppression du désir sexuel c’est l’âge. D’après une étude, 26% des hommes de plus de 70 ans souffrent de DSH (2). Mais la perte du désir liée à l’âge n’est pas pour autant une fatalité. En effet, elle est souvent liée à une baisse naturelle de la testostérone à laquelle il est possible de remédier.
Si vous avez plus de 50 ans et une forte baisse de vos pulsions sexuelles, faites doser votre testostérone. C’est l’hormone sexuelle masculine qui est principalement responsable du désir et il suffit que ses taux soient en dessous de la moyenne pour que votre libido en soit impactée.
Moral en berne, désir en vrac
Autre grand responsable de la chute de la libido : le stress. Un stress quotidien est toxique pour l’organisme dans son ensemble, et tout particulièrement pour le désir.
Un étant anxieux, souvent conséquence d’un stress chronique, est généralement associé à une chute de libido. Plus radicale, la dépression est associée à une perte de désir chez 75% des hommes qui en souffrent. Pire, il est prouvé que les antidépresseurs qui sont généralement prescrits pour soigner cette maladie du psychisme ont souvent pour effet collatéral d’affaiblir la sexualité, autant d’un point de vue mental que physique avec également des problèmes de dysfonction érectile. (3)
En cas de dépression avérée, il ne faudra pas hésiter à prendre un traitement car, même si à court terme les médicaments peuvent aggraver le problème de désir, le fait de guérir devrait définitivement régler le problème.
Ces cachets qui abîment la libido
Outre les médicaments contre la dépression, d’autres traitements médicaux peuvent être responsable de DSH ou de baisse de libido plus ou moins grave :
- Anti dépresseurs sérotoninergiques et tricycliques
- Neuroleptiques
- Anxiolytiques
- Méthadone
- Antihypertenseurs de type thiazides et spironolactone
- Antiacides
- Oestrogènes et anti-androgènes
- Traitements du cancer de la prostate
Alcool et libido, le double jeu
On le sait, un petit verre peut mettre à l’aise, désinhiber et finalement, favoriser la relation, surtout chez des personnes timides ou complexées. En revanche, à forte dose c’est l’inverse qui se produit : l’abus d’alcool a un impact sur le système nerveux central et surtout sur le foie, ce qui augmente la transformation de testostérone en oestrogènes, les hormones sexuelles féminines. Résultat, moins de testostérone dans le sang, et une libido qui diminue mécaniquement.
Si vous avez une consommation d’alcool excessive, faites un bilan de testostérone libre, histoire d’en avoir le cœur net. Si la testostérone est en berne, alors réduisez au maximum l’alcool et soignez votre foie.
A un cheveu de perdre sa libido
Il n’y a pas que les médicaments que vous prenez qui peuvent nuire à votre testostérone et donc à votre désir sexuel. Il semble que certains produits topiques utilisés pour lutter contre la perte de cheveux chez l’homme aient un impact très négatif sur le désir, l’érection et même la fertilité. C’est le finastéride, une molécule pourtant efficace contre l’alopécie qui est mis en cause dans la plupart des études sur le sujet. Selon l’AFSSA les effets négatifs du finastéride sur la santé sexuelle masculine seraient réversibles. Selon la FDA ce ne serait pas aussi simple, et les troubles pourraient persister même après la fin du traitement. Si vous venez de commencer un traitement contre la calvitie et si vous connaissez des troubles de la libido tout aussi récents, il n’y a pas d’autre solution que d’arrêter le traitement et de voir les conséquences.
Régler ses problèmes de couple : LA solution
Et si on allait chercher tout simplement la source du problème au niveau de la relation amoureuse ?
Car, oui, c’est très souvent un problème de couple qui est à l’origine d’une chute de la libido.
- Rancoeur après une infidélité
- Jalousie
- Agressivité d’un côté ou de l’autre
- Conflit non résolu
- Frustrations non dites
Il y a dans la vie de couple de nombreuses occasion d’être en conflit.
Une des pires situations pour un hommes c’est lorsque la partenaire critique ouvertement ses capacités sexuelles. Mais c’est aussi lorsque la partenaire a des demandes sexuels excessives (ou jugées comme telles). Là, la seule solution réside dans la discussion, voire la thérapie de couple.
Briser la routine pour réveiller la libido
Il faut aussi parfois savoir mettre fin à une relation toxique. Se libérer d’une relation qui vous fait vous remettre en question trop souvent et mine votre confiance en vous, c’est aussi l’occasion de redémarrer à zéro. Rien de tel qu’une petite période de célibat pour réveiller son désir en se donnant pour une fois l’autorisation de goûter.
Maintenant, si vous tenez à votre couple et si aucun conflit grave n’est à l’origine de votre baisse de désir, tentez une chose : briser la routine.
Parfois c’est l’habitude qui mine peu à peu le désir. Si vous avez l’occasion de partir deux jours en amoureux, loin de chez vous, faites le. Ne vous forcez pas à avoir des relations sexuelles, au contraire : prenez du bon temps à deux, sans pression. Faites du sport, allez au spectacle, partagez un bon repas, bref, faites quelque chose d’agréable à deux qui ne soit pas sexuel. C’est une condition pour rallumer la flamme en faisant du neuf avec du vieux.
Références :
- Sexual problems among women and men aged 40-80 y : Prevalence and correlates identified in the Global study of sexual attitudes and behaviors. Int J Impot Res 2005
- Sexual function of men ages 40 to 79 years : The Olmsted county study of urinary symptoms and health status among men. J Am Geriatr Soc 1995
- Sexual dysfunction in depression and anxiety : Conceptualizing sexual dysfunction as part of an internalizing dimension. Clin Psychol Rev 2009