Comment la prostate cause l’impuissance masculine
Comment la prostate, cet organe typiquement masculin peut être responsable de l’impuissance chez certains hommes et dans certaines conditions ? On vous dit tout sur le sujet prostate et impuissance.
La prostate c’est quoi ?
Cet organe situé immédiatement sous la vessie et gros comme une noix; est indispensable à la production du liquide qui permet de fabriquer le sperme.
Si la prostate n’est pas directement impliquée dans le mécanisme de l’érection; elle est en revanche impliquée dans le mécanisme de l’éjaculation.
L’urètre passe au milieu de la prostate; c’est ce qui explique les troubles de la miction fréquents en cas de problèmes d’hypertrophie bénigne, de prostatite ou de cancer de la prostate. Ces maladies ont également à plus ou moins grande échelle une répercussion sur la vie sexuelle, allant de problèmes d’érection mineurs à une impuissance totale.
Prostate et impuissance, l’adénome de la prostate
L’adénome de la prostate est aussi connue sous le nom d’hypertrophie bénigne de la prostate. Il s’agit d’une augmentation du volume de la prostate, sans cancer. Elle survient le plus souvent chez l’hommed e plus de 50 ans. C’est elle qui est responsable des problèmes de miction fréquents à partir d’un certain âge : envie d’uriner fréquente, difficultés à uriner en grande qualité.
Plus que l’adénome de la prostate c’est le traitement chirurgical de cette affection qui peut engendrer des troubles sexuels. En effet, le traitement chirurgical engendre une éjaculation rétrograde, dans la vessie. Le fait de ne plus éjaculer, malgré le maintient de l’érection peut avoir un impact troublant sur la sexualité et générer une impuissance psychologique Réfléchissez donc à deux fois avant d’envisager un traitement chirurgical et demandez à votre médecin de bien vous exposer les risques sur la sexualité.
(1) Pour ce qui est des traitements naturels, l’extrait de palmier nain a fait ses preuves dans la réduction de l’adénome de la prostate.
Prostate et impuissance, la prostatite
La prostatite est une inflammation de la prostate. Les symptômes sont une difficulté à uriner, une douleur dans la zone pelvienne et une douleur lors de l’éjaculation. Elle peut être chronique ou aiguë. La prostatite aiguë est généralement d’origine bactérienne.
L’infection peut être due à une MST ou découler d’une infection urinaire classique. Le traitement de la prostatite bactérienne consiste en la prise d’antibiotiques. Les autres prostatites peuvent être apaisées au moyen d’anti-inflammatoires mais les résultats sont souvent peu concluants.
Pour limiter les symptômes on conseille toutefois d’éviter de faire du vélo et d’arrêter les épices, l’alcool, les boissons excitantes et gazeuses. Certains hommes souffrent de douleurs pelviennes chroniques dues à une inflammation de la prostate dont la cause reste inconnue. La douleur de ces prostatites sans cause précise et leur caractère chronique peuvent causer un ralentissement de l’activité sexuelle, voire une impuissance psychologique transitoire (en raisons de la douleur).
Prostate et impuissance : le cancer de la prostate
C’est bien sûr la pathologie de la prostate qui fait le plus peur. Pourtant moins d’1/3 des hommes qui en sont atteint décèdent des suites d’un cancer de la prostate.
Plus il est dépisté tôt, moins il est mortel. Il touche généralement les hommes entre 60 et 90 ans. Le dépistage se fait après 50 ans par toucher rectal et dosage des taux de PSA (antigène prostatique spécifique), un marqueur de l’activité de la prostate, dans le sang. D’après une récente étude, et de façon pour l’instant inexpliquée, le risque de développer un cancer de la prostate serait proportionnel au nombre de partenaires sexuels dans la vie.
Des chercheurs américains en ont fait la démonstration en comparant le nombre de partenaires sexuelles de patients atteints de cancer de la prostate et d’hommes non malades. C’est au-delà de 30 partenaires que les cancers de la prostate étaient les plus agressifs. (2) En revanche, bonne nouvelle, la masturbation pourrait être un bon outil de prévention.
D’après des chercheurs australiens qui ont étudié les habitudes de plus de 2000 hommes, pour moitié diagnostiqués avec un cancer de la prostate, éjaculer souvent entre 20 et 40 ans, diminue les risques de voir un cancer de la prostate se développer. Éjaculer 5 fois par semaine c’est même réduire d’1/3 le risque de cancer ! (3)
Cancer : les traitements et l’impuissance
Une fois le cancer diagnostiqué, il y a trois sortes de traitements possibles, seuls ou associés :
- Le traitement par radiothérapie, qui consiste à bombarder directement les cellules cancéreuses de radiations électromagnétiques peut entraîner une impuissance temporaire.
- Le traitement par hormonothérapie qui prive les cellules cancéreuses des hormones mâles qui leur permettent de se développer. Il est généralement utilisé pour faciliter le traitement par radiothérapie. Considéré par certains comme une « castration chimique », il entraîne généralement des troubles de l’érection et de la libido, cessent généralement à la fin du traitement.
- C’est la chirurgie de la prostate qui fait le plus parler : en effet, elle consiste à enlever toute la prostate ainsi que les vésicules séminales. Elle peut entraîner une impuissance totale et définitive en cas de lésion des bandelettes neurovasculaires. Elle entraîne également fréquemment des problèmes d’incontinence urinaire. Les risques d’impuissance seraient pourtant moins fréquents si le chirurgien utilisait la technique de la laparoscopie. N’hésitez pas à en discuter avec votre chirurgien.
- La cryothérapie et le traitement par ultrasons entraînent un risque de dysfonction érectile conséquent (de 60% pour la radiothérapie à 98% pour la cryothérapie).
- En dernier recours et en cas de métastase du cancer de la prostate, une chimiothérapie est parfois envisagée.
Pour prévenir les problèmes de prostate et impuissance :
Rien de tel qu’une bonne hygiène de vie pour prévenir les problèmes de prostate, surtout si vous avez des risques accrus par l’hérédité (père ou frère atteint).
- Suivre une diète méditerranéenne riche en fruits et légumes, céréales complètes bio et fruits à coques.
- Limiter la viande et la charcuterie ainsi que les produits laitiers.
- Cuire les aliments à température douce et surtout éviter les barbecues.
- Boire peu d’alcool
Certains aliments ont des vertus protectrices spécifiques pour le cancer de la prostate : choux, jus de grenade, tomate cuite, pamplemousse rose, pastèque. Pour traiter l’hypertrophie bénigne de la prostate par les plantes, les graines de courge, l’extrait de palmier nain et la racine d’ortie ont la réputation d’être efficace.
- Adénome de la Prostate et sexualité par le Dr Frédéric Staerman. Doctissimo.
- Number of Sex Partners Linked to Prostate Cancer. American Journal of Epidemiology, 2001.
- Sexual factors and prostate cancer. BJU international, 2013.