J’ai 30 ans et je ne bande plus
30 ans c’est l’âge où un homme devrait être au top absolu de sa forme, et pourtant… « J’ai 30 ans et je ne bande plus », c’est une phrase qu’on entend de plus en plus souvent. Pourquoi, et comment faire pour retrouver des érections triomphantes à la trentaine ?
L’impuissance psychologique à 30 ans
À trente ans les causes de l’impuissance sont plus souvent d’origine psychologique que physique. En effet, si les hommes de plus de 50 ans ont souvent des pannes d’érection dues à un problème cardio vasculaire, les hommes plus jeunes ont tendance à perdre leur érection pour des raisons plus complexes.
Vous voulez savoir si vous souffrez d’impuissance d’origine psychologique ?
Vérifiez votre érection matinale. Si elle est présente (ou si vous vous réveillez pendant la nuit et que vous êtes en érection), c’est que vous n’avez pas de problème physique.
Trop de porno tue l’érection
Une des causes d’impuissance psychologique les plus fréquentes chez les hommes jeunes de nos jours semble être l’abus de porno. L’abondance d’images pornographiques en accès libre et immédiat 24heures sur 24 est en effet très récente puisqu’elle date de l’accès à tous à l’internet haut débit.
Ainsi 1 patient souffrant de dysfonction érectile sur 4 a aujourd’hui moins de 40 ans; alors qu’en 2002 ils n’étaient que 2 pour 100 dans cette tranche d’âge. Ce qui a changé entre temps ?
L’accès libre et intensif à toutes sortes de supports porno, de plus en plus hard. Plusieurs études ont abordé la question et les résultats vont tous dans le même sens : la satisfaction sexuelle dans la vraie vie est impactée négativement pas la consommation systématique de porno.
Et quand on sait qu’une étude (1) de 1988 était déjà arrivée à ces conclusions on imagine la réalité en 2017 ! Si le rapport de cause à effet peine encore a être démontré il est certain que l’abus de masturbation; en particulier dans les heures qui précèdent un rapport n’aide pas à l’érection.
L’excès de poids fait débander
Si vous avez une couche de graisse conséquente autour du nombril, alors votre testostérone est en danger. L’ennemi ?
L’aromatase un enzyme produite dans les tissus graisseux et qui transforme la testostérone libre qui circule dans l’organisme en oestrogènes, les hormones féminines.
Pour éviter cette attaque en règle de votre virilité qui peut être responsable de troubles de l’érection semblables à ceux de l’andropause mais bien avant l’heure; il n’y pas trente six solutions : vous devez perdre du poids.
Prendre des suppléments de testostérone ne servirait à rien dans la mesure où cette testostérone sera transformée en oestrogène tant que vous produirez trop d’aromatase.
L’abus d’alcool rend impuissant
Il est clair qu’un verre d’alcool aide à se sentir à la hauteur pour draguer et/ ou se détendre avant de passer au lit, histoire d’abaisser les inhibitions de tout le monde. Mais au delà de trois verres, l’alcool fait baisser la testostérone.
Et autant le dire tout de suite, quand la testostérone baisse, le pénis ne monte plus aussi bien qu’avant, voire plus du tout. Une étude (2) qui date déjà de 1984 avait mis en évidence les effets de l’alcool sur les hormones sexuelles des hommes pendant 48 heures sur 8 homme volontaires en bonne santé.
4 heures après l’ingestion d’une forte dose d’éthanol (l’alcool); les taux d’hormones sexuelles féminines et de cortisol augmentent nettement au niveau des testicules.
C’est 12 heures après l’ingestion de l’alcool que la chute du taux de testostérone est la plus importante.
Après 24 heures le taux de testostérone reste plus bas qu’en temps normal. Sachant que l’alcool a un effet pendant plus de 24 heures sur la concentration de testostérone; il suffit de sortir tous les soirs ou un soir sur deux pour faire baisser ses taux pendant plusieurs jours d’affilée.
Certains hommes jeunes et célibataires souffrent ainsi d’un déficit de testostérone lié à l’alcoolisme « mondain » sans s’en rendre compte, et sont sans le savoir victime d’impuissance, non pas psychologique; mais simplement due à l’excès d’alcool.
Érection ou cheveux, il faut parfois choisir
Vous êtes jeune et pourtant vous perdez vos cheveux ? Il y a de quoi déprimer. Nombreux sont les hommes jeunes victimes de calvitie androgénique qui choisissent la manière forte : les médicaments. Le problème c’est que les molécules qui luttent contre la calvitie luttent parfois contre la testostérone.
En effet, la calvitie est causée par la sensibilité des follicules pileux à un excès de dihydrotestostérone (DHT). Sous l’effet de l’enzyme 5 alpha-reductase, une partie de la testostérone se transforme en DHT.
Les médicaments contre la calvitie ont pour but d’inhiber cette enzyme. Chez certains hommes, mais pas chez tous, ces médicaments peuvent malheureusement réduire la libido et la fertilité.
C’est prouvé par cette étude (3). Vous n’êtes pas forcement dans cette catégorie mais ça vaut le coup de se poser la question. Le problème peut également se poser avec d’autres médicaments, notamment les anti dépresseurs.
Alors si vous faites partie de ces hommes qui avouent “J’ai 30 ans et je ne bande plus” , demandez-vous ceci : Est-ce-que je bois tous les jours ? Est-ce-que je ne regarde pas un peu trop de porno. Si mon surpoids peut être responsable Est-ce-que les médicaments que je prend sont mauvais pour l’érection.
- Pornography’s Impact on Sexual Satisfaction Journal of applied Social Psychology, 1988.
- Sex hormones and adrenocortical steroids in men acutely intoxicated with ethanol. Alcohol, 1984
- Side Effects of 5-Alpha Reductase Inhibitors: A Comprehensive Review. Sexual Medicine review, 2013.